...

Le seul truc qui me restait c’était ma motivation, le fait de ne pas trop baisser les bras mais s’entendre dire qu’on a trop de caractère, qu’il faudrait s’écraser à l’hôpital, un endroit par définition où des gens qui ont fait des études se foutent de votre gueule ; le château de cartes s’est écroulé. Je mets ma fin de vie dans les mains d’incapables. Des menteurs des faux culs qui prétendent avoir la science infuse et se comportent comme des rats. C’est déjà dur d’avoir un cancer, de voir ces effets, de les subir encore et encore, et encore mais si en plus les gens qui sont payés pour vous soulager vous enfoncent encore plus parce que truc à ses règles ou parce que machin à mal dormi ou s’est fait mal baiser, on n’est pas là, nous les patients pour subir vos états d'âmes, vos mauvaises humeurs et l’interne, ce connard qui m’a chié à la gueule pour une simple réflexion. J’en ai marre. J’en ai marre d’être malmené par des connards qui ne font pas leur boulot. J’ai la haine de ces gens là. Des branles rien qui sont beaucoup trop payés, qui ont oublié ce que ça voulait dire ‘malade’. Qui ne savent pas ce que veut dire RESPECT. Le respect de l’autre. De la personne. La compassion, le désir d’aider, de soigner.
J’ai le sentiment d’avoir été la tête de turc, le patient à abattre. C’est réussi. Ces 10 jours me restent coincés au travers. Et je pleure oui. Parce que je n’ai rien dis, parce que je ne pouvais pas par crainte d’être encore plus dans la merde. Je n’ai pas chié pendant quelques jours, ils m’ont mis à la diète sans boire. Mes amis ont finis par m’apporter à manger. En moins d’une semaine j’avais perdu 6 kgs. Ils pensaient que c’était coincé seulement quand on ne bouge pas, quand on est couché h24, on n’a pas envie de chier. Encore moins allongé. Je ne suis pas médecin mais c’est juste logique ! Mais ça cet imbécile d’interne ne l’a pas compris. Forcément ce n’est pas marqué dans le manuel de médecine.
J’ai rendez vous avec mon cancéro la semaine prochaine. Le 12. J’ai le besoin de lui parler de ça mais j’ai peur. J’ai peur qu’à ma prochaine hospitalisation tout me retombe dessus. C’est la 1er fois depuis que j’ai mon cancer que je ressens autant d’animosité de la part de ce service. A vj je n’ai pas ça. Malgré que tout n’est pas rose non plus. Mais on est entouré. Ca compte. Ca ne soigne pas mais ça aide. Au total j’ai perdu 15 klg et pour couronner le tout, la veille de ma sortie, ce même interne m’a balancer à la gueule que niveau poids j’étais limite. Et les ambulanciers qui sont venus me chercher, une pauvresse m’a sorti que d’après ce qu’on lui avait dit, il fallait m’arrêter directement devant un frigo ! ...
Faut voir la connerie de ces gens qui sont soignants, aides-soignants, infirmières futur médecins chirurgiens ? Ca ne me fait pas rire. Ca me fait pleurer.   Je suis rentré mercredi. J'ai des infirmières qui viennent 4 fois par jour, pour des soins, je suis sous oxygène permanent. Je suis tellement cassé que je n'arrive pas à marcher, ni à me tenir debout sans aide. Voilà où j'en suis. Je n'ai plus de voix. Ca fait bien 6 mois qu'elle part, revient mais est souvent en vacances. Je vais mourir. Je ne peux plus me mentir.
Je suis diminué.10 jours sans manger n'a rien aider. Je suis fatigué.